Une rareté du cinéma italien, à découvrir en version restaurée !
A-t-on déjà vu Venise ainsi filmée ? La cité des Doges, avec ses canaux, ses ruelles étroites, ses mystères, est devenue le théâtre d’une âpre résistance en cet hiver 1943. À travers le personnage de l’ « Ingénieur », engagé dans ces actions considérées par l’occupant comme terroristes, Gianfranco de Bosio signe un film rare et tendu, une réflexion sèche sur la lutte armée et les dilemmes politiques et moraux.
Suivi d'une rencontre avec Patricia Barsanti, représentante de la société cinématographique Lyre
Patricia Barsanti a repris il y a quelques années la société que son père avait créée en 1952, Cinématographique Lyre. Son catalogue est principalement constitué de films de patrimoine. Ils sont souvent franco-italiens (son père était italien, d’où des liens de longue date). Elle les fait restaurer pour les faire revoir ou découvrir par tous les publics grâce à des distributeurs tout aussi passionnés qu’elle.
LE MOT DU RÉALISATEUR
[Le film] est une reconstruction idéale à partir d’une série de détails autobiographiques, des événements auxquels j’ai assisté et participé : certains de ces événements ont eu lieu à Padoue, d’autres à Venise (l’attentat contre la Kommandantur et l’exécution des otages, par exemple) mais mes souvenirs se sont cristallisés dans ce paysage de Venise hivernale. Je n’ai pas voulu écrire une histoire spécifiquement italienne mais traiter un cas général, valable dans tous les pays et placé au centre du problème des rapports entre l’action et la morale, entre l’action politique pure et l’activité de guerre et de résistance. Je n’ai pas voulu faire une épopée révolutionnaire mais plutôt un film de réflexion idéologique et morale. […] J’ai essentiellement voulu faire un film de réflexion morale et je pense qu’il faut faire des films pour pousser le public vers une analyse concrète des problèmes […] Mais j’ai tenté de présenter l’Ingénieur simplement comme un homme : je suis contre le « héros positif ». - GIANFRANCO DE BOSIO