
Projection rencontre
Après un an de bombardements au Liban, Israël a décidé d’étendre son offensive destructrice et meurtrière le 17 septembre par des attaques massives sur tout le pays et une nouvelle invasion terrestre dans le Sud. Cette violation du territoire libanais rappelle de précédentes incursions : 1948, 1978, 1982, 2006… les invasions et occupations israéliennes au Liban ont été nombreuses, et la région du Sud semble devoir éternellement souffrir des politiques expansionnistes de son voisin, sa volonté de détruire la résistance palestinienne et ses soutiens par delà les frontières.
Face aux destructions et à l’impunité, les images apparaissent comme une forme de résistance : préserver le patrimoine par l’archive et (re)construire des récits pour sortir des narratifs coloniaux. Deux ambitions qui irriguent cette programmation fondée sur quatre axes : la représentation d’Israël chez celles et ceux qui ne peuvent plus se rendre en Palestine, les conditions de vie des réfugié·es au Liban, l’occupation et la guerre. La région du Sud-Liban, première victime des agressions israéliennes mais aussi d’un délaissement du reste du pays à un territoire de second rang où la meurtrissure est une habitude, sera au centre des projections et des échanges. La chronologie s’étale des années 70 à nos jours, dans des genres toujours différents, mais dont les thèmes reviennent comme un écho.
Ce que rappelle cet itinéraire à l’encontre des narratifs coloniaux, c’est qu’à l’origine de tout ça il y a aussi un pays perdu. Un pays voisin, un pays frère, devenu pays hors-champ. Un pays que l’on ne peut plus que voir du dehors, à travers des histoires et des images. C’est l’objet du film qui ouvrira ce cycle.
Tous les bénéfices seront reversés à la Défense Civile Libanaise
Projection suivie d'une rencontre avec la réalisatrice, Danielle Arbid, animée par Lola Maupas, programmatrice du cycle “Liban : regarder le sud"
LE MOT DE LA RÉALISATRICE
« J’ai passé quatre semaines, deux jours et quelques heures à tourner autour d’un pays qui porte deux noms: Israël et/ou la Palestine. Je n’ai jamais traversé ses frontières. Je l’ai regardé comme ceux qui regardent de l’extérieur, qui le fantasment, le honnissent ou l’adorent. Mon film suit mes errances dans un pays aussi obsédant qu’inaccessible. »