
Projection rencontre
Rasmané a 16 ans, et mène déjà une vie de danger. Le jeune homme est en effet orpailleur au Burkina Faso, et affronte tous les jours les redoutables mines artisanales d’où il extrait le métal précieux.
Au Burkina Faso, 1 habitant sur 18 vit de l’orpaillage artisanal. Cette réalité, le réalisateur Boubacar Sangaré la connaît bien, puisqu’il a lui-même travaillé près des mines à l’âge de 13 ans. À travers son personnage, il raconte sans misérabilisme ni afféterie le passage brutal de l’enfance à l’état adulte, faisant de chaque jour dans la mine une épreuve qui marque durablement.
Suivi d’une rencontre avec le réalisateur, Boubacar Sangaré et la monteuse Gladys Joujou
LE MOT DU RÉALISATEUR
« Je connais moi-même assez bien l’exploitation de l’or, et je sais que ceux qui en vivent se déportent de site en site et peuvent parfois passer des décennies à migrer. C’est une spirale sans fin. Ce moment de réflexion m’a donné envie de suivre, sur plusieurs années, un adolescent qui passe son temps sur un site d’orpaillage. (…) Pour le documentaire de cinéma auquel j’aspirais, je ne trouvais pas d’intérêt à expliquer ce qu’était l’orpaillage ou d’accentuer une dureté déjà existante. Je n’avais pas besoin de rajouter du pathos. Au Burkina Faso, les orpailleurs sont considérés comme des hommes à part, dont l’existence s’annule à mesure qu’ils s’enfouissent dans les profondeurs des mines. Mon documentaire était l’occasion de leur redonner vie, de leur offrir la liberté d’exister devant ma caméra. » - Boubacar Sangaré