Ariane commence un nouveau travail dans une usine au Canada. Sa mission ? Assurer la traduction entre les responsables et les employés, dont beaucoup viennent du Guatemala. C’est à travers le regard de cette femme que le réalisateur nous fait peu à peu prendre conscience de la réalité sociale de ce lieu où l’incompréhension et la fragilité permettent l’exploitation. Coincée entre deux camps, contrainte de se faire la voix des puissants, Ariane révélera peu à peu sa force de résistance dans un film qui appelle à la lutte.
Suivi d'une rencontre avec l'équipe du film
LE MOT DU RÉALISATEUR
« Mon film Tala s’intéressait aux aides ménagères philippines qui travaillent dans les familles bourgeoises québécoises. Lors de l’enquête que j’ai menée pour le réaliser, j’ai découvert la communauté des migrants guatémaltèques qui est devenue le cœur de Dissidente. […] C’est un mécanisme du gouvernement fédéral canadien qui permet aux entreprises d’importer de la main-d’œuvre de différents pays du tiers monde avec lesquels le Canada a des ententes diplomatiques. […] J’ai commencé à m’y intéresser en 2013, j’ai recueilli énormément d’informations sur ce programme, et je me suis rendu compte qu’on parlait très peu des abus… J’ai d’abord pensé réaliser un documentaire pour vérifier les allégations que j’avais lues pour savoir s’il y avait ou non exploitation de ces travailleurs. […] Au fur et à mesure que j’enquêtais, je me suis rendu compte que personne ne voulait parler publiquement des abus et de l’exploitation par peur des représailles. De facto, mon projet est devenu une fiction puisque c’était la seule façon de dire la vérité tout en protégeant l’anonymat des témoins. » - Pier-Philippe Chevigny