Pour ce 4ème Rendez-vous du Japon, plongez dans les mystérieuses traditions d'un village rural japonais !
Les villageois croient que dans l'étang vit un dragon. Si la cloche du village ne sonne pas, il sera libéré et fondra sur eux. L'arrivée d'un étranger vient bouleverser ce rite. Masahiro Shinoda mêle les traditions et le folklore japonais (mention spéciale à l'homme-crabe !) à une dénonciation de la violence tapie dans le cœur des hommes.
Séance accompagnée par Mohamed Ghanem, réalisateur et spécialiste du cinéma japonais
UN MOT SUR LE FILM
« « En voulant préserver la légende, je suis moi-même devenu une légende », confie Akira à son ami Yamasawa. Et si l'étrange beauté infusée de mystère enveloppant L'Étang du démon (1979) de Masahiro Shinoda reposait ainsi sur le fragile équilibre d'un regard qui ne croit pas tout à fait à ce qu'il voit, mais décide pourtant de s'y dédier ? [...] Voilà ce qui en dépit des apparences, inscrit bel et bien cette adaptation du canon kabuki dans la modernité cinématographique de la Nouvelle Vague japonaise dont Shinoda fut, aux côtés d'Oshima, Imamura ou Wakamatsu, un turbulent représentant. Adapté d'une pièce du dramaturge Kyoka Izumi, L'Étang du démon est pourtant bien éloigné des polars et des drames urbains vecteurs de la jeunesse révoltée, par lesquels Shinoda s'illustre dans les années 60.
Néanmoins, il a en partage avec eux de livrer une critique (ici sur un mode subreptice et allégorique) du japon en crise, pris entre sa tradition ancestrale encore vivace mais bientôt reléguée au folklore, et la modernisation accélérée (industrialisation, consumérisme existentiel, dopés par la présence puissances étrangère dans l'archipel). » - Nathalie Dray, Libération