Trois personnes, interrogées et torturées par des agents du régime iranien, se livrent devant la caméra de Mehran Tamadon. À travers des mots, des gestes et des objets, chacun retranscrit avec émotion le traumatisme qui le hante.

Avec Mon pire ennemi, le film forme un diptyque d'une grande subtilité tout autant sur la violence des tortures menées par l'État que sur le pouvoir cathartique de la parole et du cinéma.

« J’ai en tout cas réalisé ces deux films en grande partie pour que ceux qui défendent le régime par la violence les voient. J’ai sans cesse imaginé les bourreaux seuls face à un écran, en train de regarder ces films. Beaucoup des questions que je pose à mes personnages sur la conscience du bourreau leur sont adressées directement. Et mon souhait est qu’ils soient quelque  peu ébranlés, effrayés par eux-mêmes. Peut-être qu’au lendemain du visionnement, ils se lèveront et reprendront leur travail comme si de rien n’était. Ou peut-être que ceci sèmera une graine qui fera son effet plus tard. Je ne peux qu’émettre des hypothèses. On émet tous des hypothèses en fonction de notre perception de l’homme, de notre optimisme, de notre croyance ans le pouvoir de l’image et du cinéma. Chaque spectateur aura sa réponse. Une réponse qui parle aussi de nous et pas uniquement du bourreau. »  - Mehran Tamadon