La Ferme des Bertrand : portraits d'agriculteurs et agricultrices

Événement

Projection rencontre

Mardi 12 mars à 20h30
Une soirée spéciale autour du film de Gilles Perret, en sa présence !

En partenariat avec L'Étal Solidaire d'Ivry

André, Jean et Joseph avaient été filmés par Marcel Trillat dans les années 70. Gilles Perret en 1997 filmait Patrick et Hélène qui reprenaient l’exploitation. 25 ans plus tard, Hélène passe la main à son fils et son gendre. En utilisant les différentes images de toutes ces périodes, Gilles Perret recueille la parole des agriculteurs et agricultrices qui s’avèrent être ses voisins. Il met l’accent sur la transmission, la vie paysanne rythmée par les saisons, innovations technologiques et aléas économiques.

Suivi d'une rencontre avec le réalisateur, Gilles Perret, un.e membre de la Confédération paysanne, et un agriculteur du Pas-de-Calais

LE MOT DU RÉALISATEUR

« Les trois frères ont eu conscience qu’ils devaient agir en fonction des générations qui allaient leur succéder. Cette conscience-là s’est transmise. Hélène, Marc et Alex ont toujours cette préoccupation. Ils sont très scrupuleux vis-à-vis des produits qu’ils utilisent. Ce qui n’est pas le cas de tous les agriculteurs de chez nous.

Ce qu’ils ont accompli et ce qu’ils sont parvenus à transmettre, les trois frères le doivent aussi à ces heures de discussion qu’ils ont consacré à parler de sujets essentiels : la vie, le sens du travail… Ils ont réussi par la réflexion, la parole, l’explication et par le fait de se documenter. Les trois frères ne sortaient pas de chez eux. Ils avaient un rayon d’action d’1 km et demi. En revanche, ils lisaient, s’intéressaient aux gens, étaient avides de rencontres et d’échanges. Marc et Alex sont de la même eau : ils échangent beaucoup avec les autres, lisent des revues agricoles et ne cessent de faire des recherches sur Internet. Résultat, par exemple, ils sont devenus très pointus sur les questions énergétiques, certainement plus que d’autres qui ont fait des études […]

Si on s’en tient à leur apparence et au premier regard qu’on peut avoir sur eux, on peut se dire : ce sont des paysans qui ne sortent jamais de chez eux, qui n’ont pas grand-chose à dire. Or, quand on leur donne du temps, ils développent un discours et une philosophie de l’existence. Il émane d’eux une intelligence et une honnêteté par rapport à leur vie qui est remarquable. Ils s’expriment aussi très bien, dans la clarté et la justesse des mots, et

ne s’évertuent pas à rompre un silence pour parler à tout prix. Les trois frères ont cette attitude-là, avec des nuances : Joseph est plus spontané, Jean plus réservé et André met un point d’honneur à être précis et réfléchi dans ses paroles. Il s’agit avant tout de ne pas faire le malin. On reste digne et droit. Avec une philosophie très matérialiste. » - Gilles Perret

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