Ici Brazza : le cinéma et le territoire

Événement

Projection rencontre

Mercedi 28 à 20h
Un quartier est en train de naître. Un cinéaste interroge ce lieu futur, ses espoirs et ses mensonges.

Brazza, c’est un quartier de la ville de Bordeaux, devenue une friche industrielle et le lieu d’un projet « d’éco-quartier ».

Au fil des années, Antoine Boutet, cinéaste mais aussi plasticien, observe la transformation de ce terrain, de ses plus petites modifications à ses plus grands bouleversements. Et en creux, une question se dégage : les intentions sont belles, l'ambition louable. Mais la réalité peut-elle vraiment être à la hauteur de toutes ces attentes ?

Séance suivie d'une rencontre avec le réalisateur, Antoine Boutet et Bertrand Folléa, paysagiste urbaniste concepteur et enseignant

LE MOT DU RÉALISATEUR

« Je me suis concentré sur le « déjà là » du territoire et sur ce que je pouvais cinématographiquement en dire. J’ai cherché une forme pour rendre les sensations et les émotions que je ressentais plutôt que de convoquer l’explication ou les témoignages. Pour cela, j’ai choisi la position du passant, les pieds sur terre, qui observe ce qu’on lui donne à voir, et qui confronte la fiction urbaine qu’il découvre à la dure réalité du terrain. En ce sens, ce n’est pas un film bavard qui explique et prend par la main, qui suit des personnages qui raconteront leur projet, leurs luttes ou leurs malheurs. Ce qui est bavard ici, ce sont les signes dans l’espace public, les slogans, les publicités, les silhouettes en 3D d’une génération à cibler en priorité. C’est le discours des promoteurs qui fait mine de proposer quand il s’agit d’imposer. Le film le montre avec une certaine ironie. […]. La fabrique de la ville, c’est un mélange de désirs et de projections très puissants. Élus, aménageurs, architectes, promoteurs, habitants… tout le monde se projette dans un futur, un nouveau récit. Et moi-même avec ce désir de fi lm. Et en même temps, je tenais à ne pas perdre de vue le terrain, comme un contrepoint au fantasme d’aménagement. Le fi lm devait conserver comme centre le territoire et sa matérialité. Comme, par exemple, le décalage entre la nature « sauvage » et celle domestiquée. Quoiqu’il en soit, tout est parti du sol. Le sol, qui abrite les couches des périodes passées et, en même temps, permet de poser les fondations du futur. Filmer la terre et la boue, c’était entremêler ces deux temporalités. Mais sans nostalgie. » - Antoine Boutet

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