Michel a volé par amour pour Juliette. Du fond de sa cellule, il songe à la jeune fille. Alors qu’il se laisse transporter par ses rêves, il se retrouve soudainement dans un étrange village dont les habitants semblent avoir perdu la mémoire. Juliette, elle, est re- tenue captive par un mystérieux châtelain, fort jaloux, qu’elle doit bientôt épouser. Tandis qu’il tente de reconquérir Juliette, Michel croise de curieux personnages... Lorsqu’il la retrouve enfin, il lui fait une pro- messe. Mais qu’en sera-t-il à son réveil ?

Soixante-dix ans après réalisation, la sortie de la version restaurée de Juliette ou la clé des songes nous offre l’opportunité de revoir cette œuvre dont la réception lors

du Festival de Cannes de 1951 n’avait pas fait l’unanimité, et qui a, par la suite, imposé son étrangeté poétique.

Œuvre à part dans la filmographie de Mar- cel Carné, dans la lignée des Visiteurs du soir, Juliette ou la clé des songes amène le cinéaste à prendre le parti d’une ap- proche à la fois fantastique et onirique.

Du film, le critique Henry Magnan consi- dère qu’il est : “une œuvre de classe tout à fait exceptionnelle, d’une beauté formelle que justifie la nature du thème choisi, d’une poésie aussi pure et aussi vraie que l’était celle des Vi- siteurs du soir, d’une efficacité, enfin qui a tôt fait de décourager les rires des spectateurs que déconcerte au départ un brusque passage du réel à l’imaginaire.”