PROJECTION EXCEPTIONNELLE : Les Amandiers

Événement
Samedi 19 novembre à 20h
L'aventure du théâtre des Amandiers, réinventée par Valéria Bruni Tedeschi

À la fin des années 80, Stella est une jeune fille comblée qui vient de réussir le concours d’entrée de la prestigieuse école fondée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers. Au fil des mois, la passion du jeu se confond avec les passions naissantes, exacerbées par l’exigence d’une formation qui ne laisse pas de place à l’improvisation. Valeria Bruni Tedeschi nous plonge dans une époque, ou plutôt son propre ressenti d’une époque, aux couleurs vives et chatoyantes. Toujours à la frontière entre le réel et la fiction, jouant avec le souvenir de ses propres sensations, la réalisatrice retranscrit la fougue de cette jeunesse lancée dans une folle aventure, mais aussi la désillusion et la dureté de ces années troubles marquées par l’apparition du sida.

Projection suivie du documentaire DES AMANDIERS AUX AMANDIERS, consacré au tournage du film et réalisé par Karine Silla Perez et Stéphane Milon

 

LE MOT DE LA RÉALISATRICE

« L’école des Amandiers, ce n’était pas le Conservatoire, c’était une école alternative, bizarre, « pas vraiment un école ». Ces deux hommes étaient pour nous comme des dieux de l’Olympe, ils étaient très beaux, très jeunes, très charismatiques. Ils arrivaient dans un couloir et tout le monde se taisait. Au début de l’écriture on racontait Chéreau uniquement au travail, on n’avait osé écrire que des scènes de répétitions. On s’était servi de ses notes, de ses lettres, de ses interviews, on a puisé dans le spectacle que Pascal Greggory a fait d’après ses écrits. On a essayé de s’approcher de la précision et de l’intelligence de Patrice en utilisant ses propos parfois au mot près. Bref, au départ, ce personnage était sérieux, travailleur, assez intéressant, mais un peu théorique, lisse. Il a fallu le rendre plus anguleux, lui chercher des aspérités. Pour Pierre, l’écriture était venue vite, je n’avais pas eu de difficulté à raconter ses contradictions, ses failles. Pour Chéreau, il a fallu que je me fasse violence. Je me suis dit qu’il aurait détesté être évoqué sans défauts. Il n’aimait pas les personnages lisses, il aimait les personnages qui avaient des zones d’ombre. Il aimait passionnément les êtres humains et il aurait détesté être représenté comme une idole. L’irrespect était fondamental dans ses films et dans ses mises en scène. Par respect pour lui il fallait que je ne le respecte pas. »  

Valéria Bruni Tedeschi

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