Médecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie Saoudite, Maryam souhaite se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital. Mais sans autorisation à jour signée de son père et alors que celui-ci s’est absenté, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion et aucun de ses efforts et des ses démarches pour en avoir l’autorisation n’y changeront rien. Révoltée, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville. Mais comment mener campagne lorsque l’on est une femme et que l’on ne peut, déjà, pas prendre la parole devant des hommes en public ?
Tournant à nouveau en Arabie Saoudite sept ans après Wadjda, Haifa Al Mansour, première réalisatrice dans l’histoire de son pays, dresse le portrait d’une société tiraillée entre son désir d’évoluer et celui de préserver ses coutumes. À travers le parcours de Maryam, c’est évidemment de la condition des femmes dont elle parle, et avec force. Mais en donnant également une belle place dans le film au père de Maryam, grand musicien qui peine à être reconnu, la cinéaste établit un très beau lien entre la place que l’on réserve aux femmes et l’attention que l’on porte aux arts et la reconnaissance que l’on accorde aux artistes.